Salut, moi c’est Manon. Si vous m’aviez dit il y a quelques années que le pain serait un jour mon ennemi juré, j’aurais éclaté de rire avec un croissant dans une main et une baguette dans l’autre. Mais voilà, la vie a ce petit talent pour vous surprendre, et me voilà aujourd’hui intolérante au gluten. Voici mon histoire, entre galères, révélations et beaucoup d’adaptation.

Les premiers signes : un mystère digestif
Tout a commencé il y a trois ans, avec des symptômes que je n’aurais jamais liés au gluten. Ballonnements interminables après les repas, une fatigue inexplicable et ces satanées migraines qui revenaient plus souvent qu’un épisode de ma série préférée. Mon ventre gonflait parfois comme si j’avais avalé un ballon de baudruche. Mais évidemment, je me suis dit que c’était normal. Stress, boulot, mauvais sommeil : je mettais tout sur le dos de mon mode de vie.
Un jour, après un déjeuner particulièrement copieux (salade de pâtes et un morceau de gâteau, classique), j’ai ressenti des douleurs abdominales si violentes que je me suis retrouvée allongée sur mon canapé, pliée en deux. C’était la première fois que je me suis dit : « OK, là, y’a un truc qui cloche. »
L’enquête commence : trouver le coupable
Comme beaucoup de gens, j’ai commencé par chercher sur Internet. Mauvaise idée. En 15 minutes, j’étais persuadée d’avoir tout, d’une simple indigestion au syndrome de l’intestin irritable en passant par une maladie rare venue d’un pays tropical. J’ai décidé de consulter un médecin, histoire d’avoir un avis un peu plus qualifié.
Lors de notre rendez-vous, le gastro-entérologue a écouté mes symptômes et m’a posé des tas de questions sur mon alimentation. Quand je lui ai décrit ma passion pour les pâtes, les pizzas et les tartines beurrées, il a eu ce petit sourire en coin qui m’a tout de suite fait comprendre qu’il avait une hypothèse en tête. Il m’a prescrit un test sanguin pour dépister une éventuelle sensibilité au gluten ou une maladie cœliaque. « En attendant, essayez de réduire votre consommation de gluten », m’a-t-il conseillé.
Premier test : une semaine sans gluten
J’ai suivi son conseil en me lançant dans une semaine sans gluten. C’était un vrai défi pour une amoureuse des baguettes comme moi, mais je l’ai fait. Et vous savez quoi ? En seulement quelques jours, j’ai ressenti un changement. Mon ventre était beaucoup plus calme, les ballonnements avaient presque disparu, et j’avais une énergie que je n’avais plus ressentie depuis des mois. Ça m’a donné envie de continuer.
Quand les résultats du test sanguin sont arrivés, ils ont confirmé une intolérance au gluten. Ce n’était pas une maladie cœliaque, mais une sensibilité qui suffisait à expliquer mes symptômes.
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L’ajustement : apprendre à vivre sans gluten
Abandonner le gluten, c’est comme entrer dans un monde parallèle où chaque ingrédient doit être analysé sous une loupe. Au début, c’était franchement galère. Tout avait du gluten : le pain, les gâteaux, les sauces industrielles, et même certains bonbons (oui, vraiment).
Mes premières courses en magasin spécialisé étaient un mélange d’excitation et de désespoir. Je passais des heures à lire les étiquettes et à comprendre cette nouvelle jungle alimentaire. Les premiers essais de pain sans gluten étaient… disons, médiocres. Une texture étrange, un goût pas très engageant. Mais petit à petit, j’ai trouvé mes marques.
Les découvertes : tout n’est pas si noir
Ce que j’ai rapidement appris, c’est qu’il existe une tonne d’alternatives aujourd’hui. Les magasins bio regorgent de produits sans gluten : des farines de riz, de sarrasin, de pois chiches. J’ai découvert que les galettes de riz et les pains à base de maïs pouvaient être délicieux. Et en cuisinant moi-même, j’ai réussi à recréer des recettes que j’aimais, sans les effets secondaires désagréables.
J’ai aussi appris à apprécier des aliments que je n’aurais pas regardés avant. Le quinoa est devenu un de mes meilleurs alliés, tout comme les pommes de terre et les patates douces. Et vous savez quoi ? Mon alimentation est devenue plus variée et saine qu’avant.
Les imprévus : la réalité sociale
Être intolérante au gluten, c’est aussi un défi social. Vous vous retrouvez à poser des tas de questions gênantes au restaurant : « Vous êtes sûrs que la sauce ne contient pas de farine ? » ou « Est-ce que le steak est cuit sur une plaque séparée des baguettes ? ». Parfois, les serveurs vous regardent comme si vous étiez une extraterrestre. Et puis il y a les amis qui pensent que c’est une lubie ou une mode. « Allez, un petit morceau de pizza, ça va pas te tuer ! »
Spoiler : si, ça peut me ruiner la soirée. Mais avec le temps, j’ai appris à m’affirmer et à expliquer ma situation avec humour. Mes proches ont fini par comprendre et même à s’adapter. Aujourd’hui, ils pensent à moi quand ils organisent un dîner, et ça, c’est une petite victoire.
Bilan : une nouvelle vie sans gluten
Trois ans après, je ne vois plus mon intolérance au gluten comme une contrainte, mais comme une opportunité d’être plus attentive à ce que je mange. J’écoute davantage mon corps, je cuisine beaucoup plus, et je me sens mieux dans ma peau.
Bien sûr, il y a des moments où les croissants me manquent, mais j’ai appris à m’en passer. Et surtout, je sais que chaque choix que je fais contribue à mon bien-être. Alors si vous traversez une situation similaire, rappelez-vous : ce n’est pas la fin du monde, juste un nouveau chapitre à écrire. Et croyez-moi, il peut être tout aussi savoureux que l’ancien.